PORTRAIT – Karl Lambert – Champion de France de lutte Gréco-Romaine

Karl Lambert est un petit gabarit, mais il a tout pour réussir. D’abord, c’est un lutteur né. Ses premiers entraînements, il les connaît dès l’âge de 5 ans. Son père Richard, conseillé par un sportif de ses amis, choisit la lutte.

« Parce que c’est un sport harmonieux. On travaille tout : la tonicité, l’élasticité, la souplesse »

Une discipline idéale pour un garçon plein d’énergie. Et « naturelle aussi », dit-on dans cette famille qui veut garder le lien avec le monde qui l’entoure : pas de jeux vidéo à la maison, pas même de télévision, une maman qui tient une boutique de savonnerie à froid à Theneuille et un papa qui passe des brevets sportifs pour accompagner leurs trois garçons.
Pour Karl, tout commence doucement par 2 séances d’1h30 par semaine. Mais ce n’est pas assez. Pour pratiquer plus, il entre dans le circuit des compétitions, « toujours très bien guidé et orienté par Jean-Paul Flick, le président du club de lutte de Moulins ».
Les résultats ne se font pas attendre :
• CHAMPION DE FRANCE MINIMES (35 KG) DE LUTTE GRÉCO-ROMAINE À TOURCOING EN 2016, PUIS À GRISES EN 2017
• 3E AU CHAMPIONNAT DE FRANCE
DE LUTTE LIBRE À SAINT-YRIEIX- LA-PERCHE EN 2017

Une souplesse : prise en lutte Gréco-Romaine

Avec ce palmarès, on attend en toute logique qu’il se dirige vers une carrière sportive. C’est ce qu’il fait, à l’âge de 14 ans, lorsqu’il entre en classe de 4e au Pôle espoir-Lutte de Font-Romeu. Un parcours d’excellence proposé par la fédération sportive de lutte, avec une scolarité aménagée (20h de sport par semaine). « Mais il n’est pas plus emballé que ça », raconte son père. Il faut dire qu’il manquait d’adversaires dans sa catégorie. Difficile dans ces conditions de progresser .»
Que faire de retour à la maison ? Karl n’est pas simplement agile de son corps, il l’est aussi de ses mains. Et puis, il lit. Le roman d’Henri Vincenot, « Le Pape des escargots », le passionne. Il s’identifie à l’histoire de ce gamin qui oublie les travaux de la ferme pour sculpter durant des jours entiers, comme le faisaient autrefois les bâtisseurs de cathédrales. C’est dit : il sera charpentier. Et ses parents font encore le choix de l’excellence. Ils lui font découvrir, près de chez lui, la Fédération compagnonnique qui décline les préceptes du compagnonnage et dispense des formations en apprentissage. Les métiers du bois étant de plus en plus mécanisés, c’est finalement la section couvreur-zingueur qui le séduit. Il a commencé son CAP en septembre 2017 au lycée Mouchard dans le Jura, et poursuivra par un tour de France s’il le souhaite.
Pour l’instant, c’est sûr, la lutte est en veilleuse. Mais pas la musique. Car, quand Karl délaisse les tapis (de lutte) et les toits (du couvreur), il joue de la flûte irlandaise (timwhistle) avec ses frères Rudolf et Willrich. Tous trois ont pris l’habitude de poster sur YouTube les morceaux de leur groupe Lucterios, du nom d’un chef gaulois qui s’est battu aux côtés de Vercingétorix.

« Du pur plaisir, malgré le handicap »

Prochain rendez-vous : le championnat national d’hiver (mars 2018). Pendant l’intersaison, il faut se maintenir en forme bien sûr, mais aussi et surtout trouver des financements. Une saison revient à 10 000 € environ : un arc de compétition coûte entre 1 500 et 1 800 € ; une flèche, pas moins de 30 € ; il faut ajouter les frais d’entretien du matériel et de déplacement à travers la France. Heureusement, David Rogier peut compter sur les artisans et commerçants du territoire qui le connaissent et le soutiennent. Bien sûr, son club qui a créé une section handisport il y a 3 ans, l’aide beaucoup. Sa présidente, son entraîneur sont vraiment motivants pour les archers.

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