PORTRAIT – David Rogier Champion de France de Tir à l’arc

HABITANT LE VILLAGE DE SAINT-BONNET-TRONÇAIS, DAVID EST DEVENU CHAMPION DE FRANCE DE TIR À L’ARC À 36 ANS.

IL CIBLE DÉSORMAIS SON INTÉGRATION AU SEIN DE L’ÉQUIPE DE FRANCE.

Conçoit-il sa vie sans sport ?
Non, répond David Rogier avec une grande sérénité. À 36 ans, il est devenu champion de France de tir à l’arc par équipe avec ses copains de la compagnie de tir de Fontainebleau-Avon. Une double performance puisqu’il s’en est fallu d’un cheveu pour qu’il décroche aussi le titre individuel :

« Je me suis fait sortir en duel, en quart de finale, par celui qui est devenu champion de France »

Et ce n’est pas la première, ni la deuxième mais la troisième fois, regrette-t-il. Ce n’est que partie remise :

« Quand on a de l’expérience, on cogite beaucoup, on veut trop bien faire »

Ah ! La pression pour confirmer sa place, quelle adrénaline ! La compétition, il aime ça David Rogier : « Du pur plaisir, malgré le handicap ». L’accident de moto dont il a été victime il y a dix ans est loin derrière lui.

On pourrait dire de cet auvergnat qu’il est né sur un tatami. Des années et des années de judo, et en famille s’il vous plait : ses deux frères et même leur père qu’ils ont entraîné dans leur sillage. De taquinerie en taquinerie, il a fini par revêtir un kimono et décrocher ses grades. Le tir à l’arc, David le réservait pour les vacances, quand il avait du temps. Mais ça c’était avant, quand il était entrepreneur. Depuis, il a acheté sa maison au pays, à Saint-Bonnet-Tronçais, puis agrandi sa famille avec la naissance d’une petite fille qui a aujourd’hui 16 mois. Il se consacre à ce sport millénaire qui nécessite maîtrise, équilibre, concentration, puissance et un sacré mental !

Sur le pas de tir, le fauteuil roulant n’empêche pas la prise de l’arme qui pèse tout de même 3 kg. « À bout-de-bras, elle finit par peser des tonnes au fur et à mesure que la compétition avance ». L’archer David Rogier utilise un arc dit Classique et concourt en catégorie Open, ce qui lui permet de viser les jeux paralympiques. Mais avant la course suprême, il lui faut intégrer l’équipe de France. Un objectif atteignable à l’aune de ses performances individuelles sur 50 m et la distance olympique (70 m) puisqu’il s’est classé 5e et 6e lors des derniers championnats de France.

« Du pur plaisir, malgré le handicap »

Prochain rendez-vous : le championnat national d’hiver (mars 2018). Pendant l’intersaison, il faut se maintenir en forme bien sûr, mais aussi et surtout trouver des financements. Une saison revient à 10 000 € environ : un arc de compétition coûte entre 1 500 et 1 800 € ; une flèche, pas moins de 30 € ; il faut ajouter les frais d’entretien du matériel et de déplacement à travers la France. Heureusement, David Rogier peut compter sur les artisans et commerçants du territoire qui le connaissent et le soutiennent. Bien sûr, son club qui a créé une section handisport il y a 3 ans, l’aide beaucoup. Sa présidente, son entraîneur sont vraiment motivants pour les archers.

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